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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 19:47

Après la trajet Bacodjicoroni - artisanat ; voici le trajet Hippodrome - Artisanat en mots et en impression.

 

"Tchak tchak tchak !" .... Je m'éveille doucement au son des haches qui percutent le bois.

Les voisins sont bien matinaux !

Un bref coup d'oeil à mon téléphone....ha non, c'est moi qui suis lève-tard !

Allé hop, débout !

J'enfile un pagne autour de la taille ; les enfants qui jouent parfois dans les arbres face à ma cuisine rigoleraient bien à me voir en culotte (je ne voudrais pas qu'ils chutent par ma faute !)

J'éteind le ventilateur de la chambre et me dirige allumer celui du salon.

Je ne fais pas le lit car je n'en ai pas. J'ai un matelas et "faire le matelas" ca ne se dit pas...et toc !

Je met l'eau de la bouilloire à chauffer et effectue une brève évaluation du temps extérieur, qui sera décisif sur mon envie du jour : coocoonage maison, ou aller rejoindre mon homme au marché ?!?

Pas de suspens inutile, je n'ai pas prévu de vous décrire une journée coocoonage, puisque qu'elle ressemblerai aux vôtres (avec un peu moins de confort pour le moment)

 

"Tic" la bouilloire me signale que l'eau est assez chaude. Le temps de prende une bonne douche, de me préparer, et l'eau aura un peu refroidi.

 

Prête et rassasiée, j'enfile mes tongs et passe la porte. Deux tours de clés et vérification que c'est bien fermé, et je descend les escaliers de notre terrasse.

 

"- A ni klé"

"- Unse. I ni klé. Somoro ?"

"- Torocité"

"- Unse"

"- Kambé kofé"

Mes deux voisines me regardent m'éloigner, amusées de m'entendre parler bambara comme toujours.

 

J'ouvre le portail de la résidence, et à peine ai-je passer la tête dehors que les enfants qui jouent sous les arbres et aident les bucherons m'interpellent :

"Toubabou, toubabou, Bonjour ! (à prononcer bownjur"

Un coucou de la main et je leur rend  salut avec le sourire ; puis remonte ma ruelle. Même en regardant attentivement ou je pose mes pieds, il m'arrive quand même de trébucher sur tous ces nombreux cailloux et détritus que viennet déposés les courants d'eaux en cette saison des pluies.

 

Plus loin, je me fais interpeller par d'autres enfants encore, qui eux m'appellent par mon prénom malien : "Niaralé Niaralé". Ils viennent chacun leur tour me serrer ou me taper dans la main ; puis repartent tous ensemble en courant et en riant une fois ce rituel terminé.

 

Je poursuis ma route et, entre plusieurs flaques que j'enjambe, je me fais couper la tourte par un troupeau de chèvres "Bieuuuuu", on a l'impression que ces bêtes là vomissent ou rotent quand elles bêlent (on dit bèler ?)

Je slalome entre elles ; ce que je ne m'étais pas amusé a faire quand il s'agissait d'un troupeau de boeuf à longues cornes.

 

Plus loin encore, je me fais doubler par un petit garçon qui fait rouler un pneu de vélo avec son bâton.

Quelques secondes plus tards, j'arrive au niveau des tresseuses.

Cette dizaine de femmes aux yeux cernés de noir, assises sur leurs nattes, ont un regard d'une froideur déconcertantes, mais elle me sourient et me saluent chaleureusement dès que j'ai fais le premier pas.

Je me dis souvent en les croisant que le regard noir qu'on me reprochait souvent en France, n'a jamais fais l'objet de remarques ici.

Quelques mètres encore sur cette terre ocre et j'atteind ce qu'on appelle ici le goudron, qui est en faite la route goudronnée.

De même, quand on vous indique une route et que l'on vous dit "1er carré ou 2ème carré", il s'agit des intersections entre plusieurs routes qui forment les "paté de maison".

Je me positionne donc au 1ier carré devant le goudron et j'attend l'arrivée d'un sotrama.

 

L'homme a l'arrière du premier qui passe indique avec son index et son majeur joints la direction du marché de médine et de koulouba. Je ne bouge pas.

Le deuxième qui se pointe crie haut et fort "Areda areda". Je lui fais signe de la main.

L'homme à l'arrière tape deux coups sec pour annoncer l'arret et en retapera deux autres pour signaler le départ.

 

Dans ce petit minibus, je m'assois en face d'un mère et son fils d'un an environs.

Ce petit regarde succesivement sa mère et moi-même avec de grands yeux profonds et une bouche hébétée qui laisse apparaître deux quenottes, ce qui nous fait bien rire.

Il a l'air de vouloir dire "Maman, c'est qui ca ? Elle n'est pas comme nous !"

Je lui chatouille le pieds et il me tend les bras.

Sa mère me le passe et je l'installe sur mes genoux.

Il ne dit rien et jette seulement quelques regards a sa mère.

Au bout d'un moment, il demande a retrouner avec elle ... qu'est ce qu'il est chou !

 

Il transpire ce pauvre petit père ; et c'est vrai qu'il fait chaud dans ce sotrama ; d'autant plus qu'on est dans les bouchons.

A quelques jours de la fin du Ramadan, cest de la folie dans Bamako !

A pieds ou en voiture : difficile de circuler.

 

L'homme du sotrama me tend la main dans laquelle je dépose mes 100 Fr (15cts d'€). Au moins quand j'ai l'appoint, on n'essaye pas de m'arnaquer.

 

Le sotrama s'arrête à deux rues du marché comme à son habitude ; je marche donc un peu.

Après avoir traversé prudemment les deux grands routes principales, je m'engage dans les ruelles des marchands et vendeurs en tous genres.

C'est là que je croise 2 ou 3 mandients "cul-de-jatte" sur leur squat à roulette. La plupart d'entre eux ne sont pas emputés mais ont des muscles attrofiés et/ou des retards de croissances.

J'ai pris l'habitude de donner un peu de monnais à l'un d'entre eux, qui, contrairement à ses confrères, ne jouent pas à fond sur l'état miséreux. Il garde le sourire et la politesse.

Dans la seconde ruelle, toujours entourée d'inombrables marchandises, je croises les mères mandiantes des jumeaux.

Alors que beaucoup de personne vous diront qu'avoir des jumeaux est une bénédiction ; vous vous étonnerez du nombre leur mère manditantes, abandonnées par leur mari.

 

Je viens donc de traverser deux rues fortes en émotions penserez vous : mais quand on a compris que 90% de la mandicité est un buisness à Bamako ; on relativise beaucoup de choses.

Les persopnnes qui ont vraiment fain et qui sont dans des situations misérables, on apprend à les repérer....bien souvent ce ne sont aps eux qui font la manche.

Pour ma part, j'essaye toujours de donner un peu quand mm.

 

J'arrive alors à l'entrée du parking du marché. Ici ce trouvent les fétichistes.

A ce moment, je baisse la tête et essaye de limiter au max ma respiration.

Aujourd'hui il ne fait pas trop chaud heureusement, l'odeur n'est donc aps trop forte.

Composés de tête séchées, de cranes, et de peaux de différents animaux ; ces stands me font horreur.

 

J'arrive enfin à l'artisanat, où je passe deavant différentes boutiques : bijoutiers, maroquiniers, sculteurs....avant d'arrivéer au B41 : artisan instrumentaliste.

Tiens, j'aperçois un sourire que je connais ; caché sous une casquette.

 

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commentaires

C
<br /> Woaw ça donne vraiment envie de venir te rendre visite! ;) J'imagine tout ce que tu racontes en visuel c'est trop bien!<br /> Plein de Bisous!<br /> <br /> <br />
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